Le hameau Diélette
Hameau rattaché à la commune de FLAMANVILLE, il fût autrefois une commune à part entière avec son église, son cimetière et ses commerces.
Les nobles de Flamanville et Tréauville firent partage des terres avec comme délimitation la rivière Diélette et la route d’accès au port.
Le cimetière fût transféré à Flamanville ainsi que les pierres de l’église, qui furent utilisées pour construire l’édifice actuel situé dans le bourg de la commune.
L’histoire du port de Diélette
En 448, DIRETH ancien nom de Diélette servit probablement d’abri à ST GERMAIN dit LE SCOT, évêque IRLANDAIS venant d’ECOSSE qui s’échoua dans cet abri pour éradiquer le paganisme et christianiser le secteur de FLAMANVILLE.
En 1522, le port de Diélette fut vendu au seigneur du lieu, Thomas Basan, il servait de refuge aux navires de Granville et St Malo qui attendaient la renverse des courants pour franchir le passage de la déroute et le raz Blanchard.
Après la guerre de Cent ans, le port servit au passage de la contrebande avec les îles anglo-normandes, enrichissant un pays particulièrement pauvre. Au 17ème siècle, le capitaine de Flamanville, Jacques de GRISONS, avouait qu’il fermait les yeux sur la conduite des contrebandiers et qu’il fallait laisser le commerce pour que chacun vive.
En 1694, l’intendant de la Généralité de Caen Nicolas FOUCAULT finit par interdire le port pendant une vingtaine d’années, ce qui porta préjudice au commerce local, le port servant de moyen de communication pour la plupart des marchandises nécessaires pour les habitants du canton.
Le conseil de commerce donna un avis favorable le 16 décembre 1717 pour la réouverture du port sous réserve qu’en cas de fraude le port soit de nouveau interdit. En 1718, fut ouvert un bureau de Romaine, ancienne appellation de la Douane, où un receveur et deux gardes percevaient les droits des fermes.
En 1718, la première digue dite « ancienne digue » fut érigée, marquant le début de l’ère commerciale du secteur, non sans quelques avaries.En effet le 13 juillet 1725, un violent raz de marée vint détruire une partie des travaux en cours.
La digue fut terminée en 1731, à cette époque, deux brigantins de 10 à 12 tonneaux, une gabare et quatre bateaux de 2 à 3 tonneaux faisaient commerces avec St Malo, Rouen, l’Angleterre et les îles Anglo-Normandes.
Le principal commerce est le granit de Flamanville transformé en pierre de taille, mais également le bois à bâtir, la soude, le blé, la volaille, les œufs, les costumes, les poteries et beaucoup de toile du pays.
A partir de 1780, l’activité principale du port fut le granit, il fut employé à la construction à Cherbourg des forts de l’île Pelée, du Hommet et de Querqueville, la contrebande était toujours très présente principalement sur les grains.
En 1795 plusieurs navires anglais restèrent embossés devant l’entrée du port, sans que d’un côté comme de l’autre on éprouvât le désir de commencer l’attaque, un soldat revenant de l’armée du Rhin fut surpris d’une telle inaction, on lui fit réponse : les anglais sont bien tranquilles, ils ne font de mal à personne, se serait innocent de les provoquer, (en patois normand : les anglais sont bi là, ils ne font de mà à pchi, cha s’rait innochent de les émotyi).
« …le dernier corsaire « le Renard » de St Malo, armé par Robert SURCOUF… »
Complément wikipédiaCombat naval pendant les guerres de la révolution et de l’empire le long des côtes de la Manche
Le 12 septembre 1813, vint s’abriter le dernier corsaire « le Renard » de St Malo, armé par Robert SURCOUF, il venait de livrer un glorieux combat contre la goélette anglaise « l’Alphéa » qui fut coulée.
De cette bataille navale, treize marins restaient en état de naviguer, cinq avaient été tués et trente et un blessés. Le capitaine Leroux, le bras droit emporté par un boulet, le lieutenant Duval-Ramerie, une jambe coupée, le matelot Bagaja percé de balles, le mousse Thomas Lepelletier, le bras gauche arraché ne survécurent pas à leur blessures et furent enterrés dans le cimetière de Tréauville où une pierre tombale à la mémoire du lieutenant Duval- Ramerie érigée par son fils en 1852 remémore la présence de ces soldats.
Le 5 décembre 1834, après un long procès qui a opposé les communes de Siouville, Tréauville et Flamanville, la commune de Tréauville a donné à Flamanville le hameau Blondel et Diélette en échange du village de Belval.Cet échange permettait à Flamanville d’avoir un accès à la mer pour un droit au varech permettant d’en extraire de la soude et des engrais.
En 1860, suite à la recherche du gisement de minerai de fer effectuée par l’ingénieur Bérard qui obtint la concession, sur ordre du marquis de Flamanville, une nouvelle digue dite « grande digue » de 386 mètres de long voit le jour sur les rochers de Rougnousse, elle sert d’abri aux navires en attente de chargement du précieux minerai depuis des pylônes équipés de wagonnets dont les vestiges sont encore visibles en mer de nos jours.
En 1995, de nouvelles digues construites sur les enrochements Nord donnent forme au port actuel, 360 anneaux accueillants des navires de tourisme y sont implantés, des commerces voient le jour, une nouvelle aire s’ouvre.
Les services du conseil général de la Manche, assurent depuis Diélette, des liaisons régulières avec les iles Anglo-Normandes, la société « Manche Îles Express » est à votre service pour une évasion vers le large et un séjour dépaysant à la rencontre de nos cousins des îles.
En 2009, un nouveau quai dit « quai RO RO » est construit pour le transport de colis lourd par mer. Le premier colis est acheminé par la barge « TERRA MARINE » vers CHERBOURG le 07 mars 2009, une nouvelle ère industrielle vient de naître.
Aujourd’hui à Diélette
Une animation sociale forte entoure le port et le hameau de Diélette, l’association « Diélette Respect Environnement » participe au développement harmonieux des lieux pour concilier environnement et développement industriel.
La pêche
La pêche est un atout important du port, la pêche professionnelle aux casiers et aux filets regroupent six unités amarrées sur un ponton dédié.
La pêche de loisir ou récréative représentée par «l’Association des Plaisanciers de Port Diélette », se veut être responsable d’une pêche environnementale raisonnée et écologique dans le respect de la ressource, elle adhère à une fédération « FNPPSF » et participe au fonctionnement du port de par son adhésion au CLUP « comité local des usagers du port », elle assure une animation nautique locale permanente.
La voile sous toutes ses formes
Le Centre Nautique de Diélette affilié à la Fédération Française de voile vous accueille tout au long de l’année, vous pouvez pratiquer la voile sous toutes ses formes, découverte du dériveur, du catamaran, du kayak, de la planche à voile … Une équipe compétente et sympathique est à votre disposition pour vous apprendre ou vous perfectionner à toute discipline touchant l’eau et le vent.
La plongée
La plongée n’est pas oubliée, l’association « Hague Sud Plongée » basée dans les locaux du centre nautique est à votre disposition pour vous faire découvrir les fonds marins en toute sécurité. Toutes les semaines une équipe vous embarque en bateau vers le large afin de pratiquer votre sport favori.
Merci à l’historien normand Claude PITHOIS pour les informations citées dans ce texte, à Nelly et Roger de Flamanville pour le droit d’accès à leur bibliothèque.