Manifestations – 50 ans d’histoire pour Flamanville

Manifestations – 50 ans d’histoire pour Flamanville

Les manifestations

Flamanville : au coeur de la lutte antinucléaire

À partir de 1975, Flamanville devient un point central du débat sur le nucléaire. Le projet de centrale, porté par EDF, divise profondément la population locale. Discussions animées, tensions dans les cafés et jusque dans la rue : la commune vit au rythme de l’opposition entre pro et anti-nucléaires.

Un espoir pour certains

Dans une région frappée par le chômage, la centrale apparaît pour beaucoup comme une chance. Ouvriers, artisans et commerçants y voient une opportunité de dynamiser l’économie locale.

Une opposition résolue

Mais de nombreux agriculteurs et pêcheurs s’y opposent dès le départ. Ils redoutent expropriations, impact sur les terres, rejets en mer, lignes à haute tension. Les agriculteurs craignent pour leurs exploitations, les pêcheurs pour la qualité de l’eau, et tous redoutent un bouleversement irréversible de leur environnement.

Les manifestations : un climat de tension croissante

La première grande manifestation eut lieu le 13 avril 1975, une semaine après un référendum local. Plus de 5 000 personnes défilèrent entre Les Pieux et Diélette.

Les mois suivants virent une intensification des actions. Le 8 février, des agriculteurs arrachent une partie du grillage du chantier à Diélette et occupent le site. Le 28 février, partisans et opposants se font face. Durant trois jours, les pro-nucléaires bloquent l’accès au site du chantier. Le 5 mars, une nouvelle manifestation pousse les autorités à envoyer les gendarmes mobiles.

En mai, les actions s’intensifient : 400 mètres de clôture sont arrachés lors d’une « opération commando ». Le 5 juillet, des manifestants occupent le hall du centre EDF de Cherbourg.

Malgré la mobilisation, le décret d’utilité publique est signé le 24 décembre 1977. Le chantier peut officiellement commencer.

Pour de nombreux Flamanvillais, l’année 1977 reste gravée dans les mémoires comme celle d’une mobilisation sans précédent, marquée par l’ampleur des manifestations et la profonde division de leur commune.

© Michel LAMBERT /Archives départementales de la Manche

3 avril 1975 – La première manifestation antinucléaire

Une semaine après le référendum, la riposte antinucléaire s’organise : une première dans le Cotentin. Plusieurs milliers de manifestants – militants écologistes, étudiants, randonneurs, habitants du secteur mais aussi venus de Bretagne, de l’Orne, ou de la Mayenne – défilent dans la bruine, des Pieux à Flamanville. L’ambiance est grave et bon enfant. En tête de cortège, une maquette de la centrale, qui sera brûlée à l’arrivée à Diélette. Sur le parcours, entre slogans ironiques et tracts radicaux, la contestation antinucléaire fait entendre sa voix.

© Michel LAMBERT /Archives départementales de la Manche

28 février 1977 – Face à face tendu sur le site de la future centrale

Pendant trois jours, partisans et opposants à la centrale nucléaire de Flamanville se sont fait face pour la première fois sur le site du chantier. Un groupe d’habitants favorables à la construction a érigé un barrage sur la route menant au campement des écologistes. Pour les partisans du projet, ouvriers en majorité, la centrale représente une opportunité d’emploi durable, à proximité de chez eux. « Nous sommes chez nous », lancent-ils aux militants antinucléaires venus à leur rencontre dans l’espoir d’un dialogue. Ces derniers sont refoulés, parfois accueillis avec des piques : « Vous êtes des touristes ».

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