Château de Flamanville

Le Château de Flamanville

Hervé Basan, marquis de Flamanville, débute la construction du château en 1654. Inspiré des plus grands château de l’époque, son architecture parfaitement symétrique est unique dans la région. Construit en granit gris extrait des falaises voisines, sa superficie avoisine les 3 400 m².

Depuis son rachat par la commune en 1986, le château et son parc accueillent de nombreuses manifestations culturelles et sportives.

Musiciens, chanteurs, peintres, photographes, sculpteurs, profitent de ce cadre exceptionnel pour partager leur art avec le public.

Rendez-vous incontournables de l’été, la château ouvre ses portes chaque année pour des concerts exceptionnels et des expositions remarquables.

Des origines au début du XIe siècle

Les souverains normands jouissent du fief de Flamanville pendant plusieurs générations. Dans un document de 1008, il est mentionné que le duc de Normandie Richard II l’octroie à son épouse Judith de Bretagne. Au milieu du XIVème siècle, la famille de Venois possède le domaine qui fut vendu en 1403 à l’abbaye de Blancheland, qui le revendit en 1406 à Colin Ier Basan.

La famille Basan, du début du XIe siècle au milieu du XVIIIe siècle

Les Basan furent seigneurs de Flamanville de 1406 à 1752. Le domaine est à l’origine une maison de plaisance modernisée par Guillaume Basan, baron de Flamanville au XVIe siècle.

En 1654 débute la construction du château souhaité par Hervé Basan, marquis de Flamanville, voulant un confort à la hauteur de sa fortune et de son rang social. Une réception fastueuse inaugure le château en été 1658.

Jean-Jacques Basan, dernier membre de sa branche en ligne masculine, est à l’initiative de nombreux aménagements. Entre 1730 et 1740, la basse-cour s’étendit et permit de libérer la cour d’honneur. On y construit alors la galerie nord, l’appartement du marquis avec un entresol et une petite terrasse extérieure au rez-de-chaussée. Dans un souci de cohérence et d’harmonie, une galerie est édifiée au sud. Aujourd’hui appelée L’Orangerie, cette galerie pavée de marbre est la réplique de celle du nord.

Le Conte de Nonant-Raray, de 1752 à 1820

Le domaine passa à la famille de Nonant-Raray quand Jean-Joseph Le Conte de Nonant devint marquis de Flamanville à la mort de sa femme née Basan et héritière du titre.

La famille de Sesmaisons, de 1820 à 1888

Après sa mort en 1820, la marquise de Flamanville lègue le château et les terres de Flamanville à Claude-Louis-Gabriel-Donatien, comte de Sesmaisons, membre du conseil général de la Manche de 1825 à 1833. Son fils Marie-Louis-Edgard-Hervé est le dernier membre de la famille Sesmaisons, propriétaire de Flamanville. Comme son père, il est investi dans la vie politique locale comme conseiller général du canton des Pieux (1871-1889) et maire de Flamanville (1874-1888). Suite à des difficultés financières, le domaine est mis en vente en 1888.

Les familles Micent et Rostand, de 1888 à 1978

Le château de Flamanville et une partie des terres attenantes sont acquises par Charles Milcent, ingénieur d’art et de fabrication. En décembre 1891, un incendie frappe le pavillon nord, qui fut reconstruit à la fin du XIXème siècle. À sa mort, Charles Milcent, propriétaire pendant 25 ans, lègue le domaine à sa fille Marie-Louise, épouse d’André Rostand.

André Rostand (1878-1965) fut conseiller municipal, puis Maire de Flamanville (1919-1944) et conseiller général (jusqu’en 1940). Passionné d’histoire et d’archéologie, il publia de nombreux articles sur le sujet et fut directeur du journal La Dépêche de Cherbourg (1919-1940).

Occupé par les troupes allemandes et américaines, le château subit quelques dégâts pendant la Seconde Guerre mondiale. Les allemands occupèrent le grand salon, deux chambres et la galerie sud pour le dépôt de munitions puis comme théâtre. Lors de la libération, les américains logent au château et installent une cuisine dans la galerie sud.

Après la guerre, André Rostand réalise des rénovations : la toiture est refaite et les parties ruinées ou inutilisées sont détruites (charreterie, maison du chapelain). Par la suite, il devient difficile pour la famille Rostand de maintenir le château en bon état. Le lierre envahit les tours et les pavillons de la chapelle et du régisseur, cela leur donnait un aspect romantique mais peu favorable à leur conservation.

Après le décès d’André Rostand, ses enfants conservent le domaine quelques années, en poursuivant l’exploitation agricole pour certains, avant de le mettre en vente. Entre 1978 et 1981, plusieurs rachats et projets infructueux ont lieu, notamment l’acquisition par la Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural de Basse-Normandie qui effectue la réaffectation des terres agricoles.

La commune de Flamanville, depuis 1986

En 1986, le château et son parc son achetés par la commune de Flamanville sous l’impulsion de son maire, Monsieur Patrick Fauchon. N’ayant pas été entretenu pendant une longue période, d’importantes restaurations sont nécessaires. La commune rénove les toitures, consolide les murs et reconstruit la tour nord-est en partie écroulée. Les restaurations sont toujours en cours et des aménagements ont été réalisés pour organiser des manifestations culturelles et des activités sportives et associatives.

Grandement endommagé par la tempête de 1987, la commune confie la gestion des bois communaux à l’Office national des Forêts (ONF).  

Depuis 1930, le château est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Le parc, étang, jardin potager, mur de clôture, bassin, serre, cour jardin, glacière, clôture de jardin, sont également classés.

La cour d’Honneur

Le château de Flamanville est unique dans la Manche par ses caractéristiques architecturales notamment une symétrie presque parfaite.

La façade de 1654 est constituée de granit gris provenant des carrières locales. Le fronton est orné des armoiries de la famille de Sesmaisons et est surmonté d’une tour hexagonale, contenant trois cloches installées au XIXe siècle et une horloge signée «A. Collin – Paris».

La superficie du château avoisine les 1 600 m2 au rez-de-chaussée, plus de 1 300 m2 au premier étage et un peu plus de 500 m2 dans les combles. La majorité des cheminées, faites de marbre ou de calcaire, sont de style fin XVIIe ou XVIIIe. Le château a été vidé de ses meubles en 1888 et la plupart des décors, des parquets et des cheminées ont été démontés lors de sa restauration à partir de 1986.

La partie centrale

De chaque côté de la partie centrale, deux escaliers latéraux avec des rampes en fer forgé permettent d’accéder à une suite d’appartements. Au rez-de-chaussée ainsi qu’au premier étage, on distingue trois grandes pièces en double enfilade. Dans l’inventaire réalisé en 1752, on dénombrait 17 appartements au total. Chaque appartement comprenait une chambre et une garde-robe, pour les habits et le linge, le lit du valet ou de la femme de chambre et les aisances.

L’aile Sud

L’Orangerie, Galerie Sud

La galerie sud est appelée L’Orangerie, mais n’en est pas une à l’origine, même si elle en a l’apparence. Sa construction date de la fin de la première moitié du XVIIIe siècle. Il semble que la galerie n’ait servi d’orangerie qu’au XIXe siècle, après le percement des ouvertures au sud.  Le sol de la galerie sud est constitué de dalles de marbre gris et blanc en damier et a été partiellement restauré après avoir souffert pendant la Seconde Guerre Mondiale.

La galerie et le pavillon de la chapelle sont liés par une fausse arcade symétrique à celle du passage vers la basse-cour.

La chapelle

À gauche du château, le pavillon de la chapelle est surmonté de clochetons ajourés. Bâtie en 1659 et consacrée en 1660, la chapelle est dédiée à la Sainte Vierge, à la célébration de l’office divin et au chant des vêpres les dimanches et jours fériés. Au sud du pavillon, une petite tour renferme la sacristie.

La chapelle abrite une statue de la Vierge à l’Enfant du XIXe siècle ainsi qu’une urne contenant le cœur de Marie-Charlotte-Modeste de Bruc, fille de la marquise de Flamanville, décédée en 1810. Des reliques de sainte Réparate, ont brièvement été confiées fin 1842, par le pape Grégoire XVI à la marquise de Flamanville lorsque son mari était diplomate à Rome. En 1845, les reliques ont été transférées dans l’église paroissiale où elles demeurent encore aujourd’hui.

L’aile Nord

Le pavillon du régisseur

En face de la chapelle, le pavillon du régisseur, surmonté de clochetons, a été construit pour des raisons de symétrie. Derrière la porte factice, il n’y avait qu’un vide qui n’existe plus aujourd’hui, du fait de l’aménagement d’une salle de séjour pour le gîte d’étape.

Les pavillons à double ressaut sont de style Louis XIII, mais édifiés à l’époque de Louis XV ; ils font la liaison avec les galeries Louis XV. L’arcade reliant la galerie et le pavillon du régisseur permet le passage entre la basse-cour et la cour d’honneur. À la même époque, la basse-­cour est également aménagée et parvint à sa forme actuelle, fermée et en forme de trapèze.

L’appartement du Marquis, Galerie Nord

Édifié en 1752, l’appartement du marquis, d’une superficie de 110 m2, était constitué d’une antichambre, de la chambre, du cabinet de travail, de la bibliothèque, et de la seule salle de bain avec baignoire en cuivre et bidet, alors que les autres ne disposaient que d’un pot à eau et d’une cuvette. À l’entresol, une citerne de bain permettait de collecter l’eau de pluie et un fourneau chauffait l’eau pour la baignoire. On trouvait également à l’entresol, un corridor desservant six chambres dont celles du chirurgien du marquis, du cuisinier, et des communs avec six lits.

Situé au nord-est de l’enceinte, le pavillon, restauré en dernier lieu en 1994, est à huit pans : quatre ouvertures et quatre pans aveugles.

Côté parc, une grande porte vitrée dessert un salon avec une cheminée et trois grandes fenêtres. Il ne reste aucune décoration intérieure. Une petite porte extérieure donne accès à l’escalier étroit.

Côté rue du Château, au pied de la tour, une porte mène à une immense salle voûtée contenant un potager à trois fourneaux pour chauffer les plats ; au-dessus, se trouve une petite ouverture carrée permettant d’éclairer la pièce.

Au sommet de l’escalier, une terrasse offre une vue panoramique imprenable sur les environs. Il semblerait que la tour ait servi d’observatoire ou de tour de guet avant d’être convertie en folie du XVIIIe siècle, abritant un petit pavillon de musique.

Jean­-Jacques de Basan, Marquis de Flamanville de 1715 à 1752, est à l’origine de l’aménagement de cette tour. Son nom vient certainement du marquis et non du célèbre écrivain. Le Chevalier de Flamanville invita Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) à s’installer dans ce pavillon afin qu’il puisse y travailler en paix. Cependant, l’écrivain mourut quelques jours suivant l’invitation et n’eut jamais l’occasion de venir sur le domaine.

Le parc du château

Au fil des saisons, le parc d’une vingtaine d’hectares invite à d’agréables balades au bord des étangs.

Ce cadre verdoyant et reposant est très apprécié par les familles. Lieu idéal pour les activités de loisirs : pique-nique, pêche en eau douce, modélisme naval, pétanque et manifestations fréquentes.

En empruntant librement ses sentiers, profitez des nombreuses variétés de fleurs et de plantes qui le composent : gunneras géant, camellias, rhododendrons, palmiers, …

Ce jardin chargé d’histoire s’inspire d’une composition à l’anglaise avec des allées en courbe élaborées au XIXème siècle.

Il existe ainsi trois étangs artificiels sur des niveaux différents. Le premier à l’entrée du parc est appelé Le canal, en référence à ceux des châteaux de Fontainebleau et de Versailles. Le deuxième à droite de l’entrée est appelé L’étang de la route. Le troisième à hauteur de la basse-cour, Le grand étang, est le plus élevé, il se déverse dans le deuxième.

Un petit chaos artificiel de rochers sur la rive gauche de L’étang de la route, près d’une rangée d’une trentaine de palmiers plantés au XIXe siècle, qui, en dépit du vent, s’acclimatent bien en Cotentin grâce au climat océanique.

Le parc a connu plusieurs campagnes de plantation, notamment en 1673 et en 1741. Donatien de Sesmaisons instaure une composition à l’anglaise avec des allées en courbe et plante plusieurs centaines d’arbres jusqu’au cap de Flamanville.

Aujourd’hui, on retrouve dans le parc des chênes, érables sycomores, châtaigniers, frênes, hêtres, marronniers, noisetiers, camélias, rhododendrons et palmiers et plus récemment, bouleaux, résineux, gunnéras, phormiums…

Les douves

Des douves décoratives, autrefois sur trois côtés avec un étang pour le quatrième ont été progressivement supprimées, asséchées et nivelées jusqu’en 1826. La douve face au château avec des niveaux d’eau différents et un seul pont dormant subsistent.

Le potager

Le potager a été créé par le comte de Sesmaisons au XIXe siècle. On y trouvait des cognassiers, des poiriers et des pommiers ainsi que des fleurs. Un bassin au centre et la proximité avec un puits permettent l’irrigation des plantations. Les corbeaux installés dans le petit bois adjacent, mangent les limaces et les escargots et protègent ainsi le potager. De nombreux os de lapin sont encore présents dans le mur d’enceinte du potager. On peut supposer qu’ils étaient utilisés pour tendre des fils pour la plantation d’arbres fruitiers en espalier.

La glacière

La glacière, mentionnée au XVIIIe siècle, est à peine visible sous le lierre dans le bois de la glacière. Pendant l’hiver, elle était remplie avec la glace des étangs protégée par des couches de paille. La glacière est un puits profond d’un diamètre de 2,3 m et entouré d’un mur épais de 60 cm. Un puisard sert à évacuer l’eau et un sas profond de 2,5m permet l’accès avec une échelle. La glacière a été placée sur ce terrain sec et peu exposé au soleil.  Une quarantaine d’hommes étaient nécessaires pour récolter la glace des étangs.

Des randonnées entre bois et falaises

Arpentez les sentiers pédestre dans le bois communal situé en face du château permettant de découvrir toutes ses richesses. Les promeneurs apprécieront le parcours balisé et légendé sur la faune et la flore (durée : environ 1 heure).

À proximité du château, les randonneurs peuvent rejoindre le GR 223 qui longe les falaises recouvertes d’une flore multicolore.

Profitez de la variété des paysages en passant par les roches granitiques du cap, le panorama du Cap de Flamanville et le charme du bois qui vous feront découvrir un concentré du Cotentin.

Plus d’informations

Le jardin conservatoire de la Société Française du Dalhia

Le Jardin conservatoire de la société française du Dahlia est homologué Collection végétale spécialisée (C.C.V.S.). Il a pour objectif la conservation de variétés anciennes et rares.
Les passionnés d’horticulture seront ravis de découvrir les quelques 1 000 variétés collectées.
Déambulez dans ce jardin remarquable de 6 700 m² pendant la période de floraison d’août à octobre.

Plus d’informations 

Les débuts du conservatoire 

1999 : Les premiers Dahlias dans le parc du Château de Flamanville

Une soixantaine de variétés sont plantées dans le jardin et plus de 18 000 tubercules sont conservées. La commune de Flamanville fera l’acquisition par la suite d’une trentaine de variétés supplémentaires jusqu’en 2005 provenant des établissements Oxadis, Vilmorin, Turc, Dalga et du parc de la tête d’Or de Lyon.

2005 : La création du jardin conservatoire du dahlia

Le jardin regroupe et pérennise à ces débuts près de 700 variétés issues des collections éparses des membres de la Société du Dahlia.

2009 : La Collection Nationale

Le conservatoire obtient le label « Collection nationale » avec environ 1400 variétés. Le tubercule le plus ancien date de 1930.

 

La collection de Flamanville comprend toutes les formes de Dahlias, y compris les moins courantes : des dahlias étoilés, des dahlias à fleurs d’orchidées, ainsi que des formes nouvelles telles que les cactus à collerettes. Le conservatoire possède également une grande diversité de toutes les tailles de fleurs, depuis les dahlias pompons à fleurs de diamètre inférieur à 5 cm, jusqu’aux décoratifs et semi-cactus géants de plus de 25 cm de diamètre. Il est également riche d’une diversité de couleurs, du parme bleuté en passant par les panachés et les bicolores ainsi que le noir, spécialité française.

Le jardin renferme des variétés de toutes les époques, des nouveautés des créateurs outre-Atlantique jusqu’aux variétés du fonds français antérieur à 1970. Le plus vieux dahlia encore cultivé date de 1879 et le plus ancien décoratif encore cultivé de 1912.

Le jardin conservatoire de Flamanville offre un panorama du dahlia horticole tel qu’on ne peut l’avoir nulle part ailleurs.

Certaines salles du château sont disponibles à la location.
Plus d’informations sur la location de salles
Plus d’informations sur le gîte d’étape pour les randonneurs

Adresse:
1 Rue du Château
50340 Flamanville

Contact : 02 33 87 66 66